Une dessinatrice de presse montre la voie du courage et des principes, tandis qu’un grand journal piétine la liberté d’expression – et s’humilie par la même occasion: Ann Telnaes quitte le Washington Post après le rejet d’une caricature montrant des magnats de la tech, parmi lesquels Mark Zuckerberg et Jeff Bezos (le propriétaire du journal) faisant des courbettes à Trump.
Bien sûr, chaque organe de presse a le droit de choisir ce qu’il veut imprimer ou non. Mais en n’osant pas publier cette description mordante et pertinente des jeux de pouvoir actuels autour de l’administration Trump, le Washington Post trahit la tradition de journalisme critique qui a fait sa renommée. Un ex-grand journal américain montre qu’il a désormais peur de la satire politique – et de la vérité – lorsqu’elle implique le milliardaire Jeff Bezos.
David Shipley, rédacteur en chef des pages Opinions, nie toute censure, affirmant que la caricature coïncidait avec un article sur le même sujet…. La solution est simple, David: publiez ce dessin dans les jours qui viennent! (Et continuez à travailler avec l’une des meilleures dessinatrices au monde).
Nous sommes fiers et chanceux de compter Ann parmi les membres du conseil consultatif de la Freedom Cartoonists Foundation à Genève, qui défend la liberté de la presse et le dessin éditorial depuis 2010, et nous la soutenons pleinement dans son combat pour la liberté d’expression et d’opinion dans un contexte d’autocensure croissante dans les médias américains. Un pays qui était un phare du journalisme, des droits de l’homme et de la démocratie montre des signes inquiétants de faiblesse dans ces domaines.
Patrick Chappatte,
Président de la Fondation
👉 LIRE la déclaration d’Ann Telnaes : « Pourquoi je quitte le Washington Post »
👉 https://anntelnaes.substack.com/p/why-im-quitting-the-washington-post